« Après l’année 2020, les entrepreneurs broient du noir, il est temps que cette crise soit derrière nous ! » a affirmé François Asselin dans un entretien – fleuve accordé mardi dernier au Figaro, dans lequel il a détaillé le plan de sortie de crise de la CPME.
En ce début d’année toujours frappé du sceau de la crise sanitaire avec de nouvelles restrictions à venir, la CPME anticipe la sortie de crise. Alors que la boîte à outils des mesures de soutien (chômage partiel, fonds de solidarité, PGE…) a permis d’éviter une vague de faillites en 2020, le « débranchage » progressif de ces aides fait craindre un printemps 2021 houleux.
C’est pour cela que la Confédération propose de déployer un plan calibré qui soit assis sur deux leviers à actionner en même temps :
Redresser l’activité
L’activité du secteur marchand a dramatiquement chuté en 2020, notamment pour les entreprises fermées administrativement et les secteurs connexes qui en dépendent : le tourisme, l’événementiel, le sport, la culture, qui constituent une part très importante de notre PIB.
La Confédération suggère un premier levier simple à actionner pour l’État : la commande publique.
Au-delà, c’est en déployant vite et fort son plan de relance, que le gouvernement accélèrera l’investissement, donc le rebond de l’activité. Mais François Asselin prévient, pour que cette mise en œuvre réussisse : « il faut que l’intendance suive » c’est-à-dire le déploiement coordonné d’une logistique fine à l’échelle territoriale, qui impacte les TPE-PME. La CPME sera particulièrement vigilante sur ce point.
Autre proposition d’appui à la relance égrenée par la CPME : transformer les PGE en quasi-fonds propres, afin de permettre aux entreprises de réinvestir.
Réduire l’endettement
Partant du constat que les entreprises ploient sous le poids d’un endettement record, la CPME propose un arsenal de mesures permettant d’éviter de faire couler nombre de TPE/PME, d’autant plus que la crise sanitaire est toujours là, entrainant des arrêts de l’activité.
En premier lieu, la CPME propose depuis plusieurs mois le déploiement d’un prêt de consolidation, garanti par l’État. Il s’agit de regrouper l’ensemble des dettes de l’entreprise, puis d’en étaler le remboursement jusqu’à 10 ans.
Pour les entreprises les plus en difficulté mais dont le modèle économique est viable, la Confédération propose une subvention Covid qui consiste en l’annulation de leur dette via une médiation par les pouvoirs publics.
Nous sommes également favorables à l’extension du fonds de solidarité aux PME ou ETI qui excèdent le plafond actuel et qui risquent de disparaître sans cela alors qu’elles étaient viables avant la pandémie.
Et afin d’éviter aux entreprises viables de subir une double peine en recevant une mauvaise cotation de la Banque de France, François Asselin plaide dans les colonnes du Figaro pour que la dette Covid des entreprises soit circonscrite dans les bilans.
Mais si accompagner et relancer l’activité des entreprises est nécessaire, ce n’est pas suffisant.
Préserver la personne physique du chef d’entreprise
Sans un entrepreneur qui prenne des risques sur son patrimoine personnel pour créer de l’activité donc de l’emploi, nombre de TPE et PME ne redémarreront pas. Ne l’oublions pas, les entrepreneurs et parmi eux bon nombre d’indépendants, ne sont pas protégés, n’ont pas de couverture chômage, et les créanciers peuvent venir saisir leurs biens personnels en cas de faillite. Une situation explosive dans le contexte actuel !
Pour éviter cela, la CPME défend 2 mesures concrètes :
- L’annulation des dettes sociales personnelles pour ceux qui seront contraints à la liquidation judiciaire
- La révision du droit sur les cautions individuelles pour éviter les faillites personnelles.